La pension familiale

Quand on souhaite faire appel à une pension canine, le choix se porte souvent sur la pension familiale.

C’est-à-dire un lieu où le chien sera considéré comme un chien de la famille du pensionneur : il vivra et dormira dans la maison, fera des activités avec les autres chiens, aura des caresses et attentions à volonté, bref : sera, le temps du séjour, le « frère ou la sœur » des chiens de la maison.

Comment ne pas comprendre cette envie des propriétaires de chiens de trouver ce qu’il y a de meilleur pour leur petit compagnon lorsqu’ils ne peuvent pas l’emmener ?

Oui, mais…

La pension familiale : ce que c’est et ce que ce n’est pas

La pension familiale est un lieu de cohabitation avec des congénères et des humains. Un minimum de savoir-vivre est donc requis.

Justement parce qu’elle est familiale, cette pension ne peut accueillir n’importe quel chien.

La pension familiale n’est pas une pension exclusive. Le pensionneur ne peut se consacrer à 1 seul chien. Il doit s’occuper et veiller au bien-être de tous. Il doit protéger les autres chiens physiquement mais aussi émotionnellement.

Sauf accord contraire , la pension familiale n’est pas une pension éducative. Même si les responsables sont éducateurs et/ou comportementalistes, les chiens qui leur sont confiés ne sont pas là pour prendre des cours.

Afin de connaître le chien et de bien expliquer les règles, une pré-visite est généralement organisée avant la conclusion d’un séjour.

La pré-visite et son intérêt

Lors de cette visite, on observe le candidat pensionnaire : comment se comporte-t-il de façon globale ? Comment se passe les interactions avec les chiens de la maison ? Se détend-t-il rapidement ou reste-t-il méfiant tout au long de la visite, etc.

On dialogue aussi avec les propriétaires, on pose des questions : propreté, sociabilité, comportement en balade, jeux préférés, problèmes de comportement connus, éventuels problèmes de santé…

Normalement, si tout semble clair et sincère, on peut de chaque côté valider ou non le principe d’une pension familiale.

En général, c’est oui.

Le jour J, le loulou arrive dans sa maison-pension. Et au bout de quelques heures, on sait si (volontairement ou par déni) les propriétaires ont masqué la réalité. Et il arrive trop souvent que :

  • Le chien « propre » fait ses besoins dans la maison, voire sur les fauteuils ou canapés
  • Le chien « sociable » est en fait plus harceleur que sociable
  • Le chien qui «n’aboie que pour prévenir » vocalise toute la journée  
  • Le chien « plutôt calme » l’est effectivement. De 22h à 6h…
  • Le chien « dynamique mais sait se calmer à la demande » ne laisse pas une seconde de répit à ses congénères et épuise tout le monde
  • Le chien « bien codé » montre les dents quand on s’approche de lui

Conséquences des informations incomplètes ou non-sincères

Les comportements inadaptés entraînent des réactions en chaîne au sein d’un foyer où, même s’il y a de la place, tout le monde vit ensemble.

Les autres chiens réagissent de façon plus ou moins vive aux comportements du congénère pénible, la tension monte, les conflits éclatent. Même les humains finissent par être excédés.

Et c’est ainsi qu’après avoir essayé de nombreux moyens de diversion, de dépenses physiques et cognitives, le chien « coupable »  se retrouve isolé.

Chien laissé seul à cause de son comportement

Pour que l’atmosphère redevienne respirable,

Pour la sécurité des autres chiens et des humains,

Pour que tout le monde puisse reprendre son souffle et son calme.

Or de quoi est-il coupable ce chien ? De rien ! C’est un chien qui, si on ne lui a pas appris certaines règles, se comporte… en chien !

C’est un chien qui a été présenté comme apte à la vie familiale, comme sociable avec congénères et humains, comme ne présentant pas de gros problèmes de comportement.

Et ce n’est pas en une visite d’1 heure que les responsables de la pension familiale peuvent tout constater ou déceler !

Les personnes qui gèrent une pension familiale sont la plupart du temps des amoureux de chiens. Ils évitent les box et les barreaux des chenils. Ils ont fait le choix de limiter le nombre de places offertes pour pouvoir apporter à chaque animal la meilleure qualité de vie possible.

C’est alors un véritable crève-cœur que d’être obligé d’isoler un chien dans une pièce ou dans un coin de jardin. De l’entendre appeler et pleurer. Parce qu’encore une fois, le chien n’est pas coupable !

Le chien parfait n’existe pas  (tout comme l’humain parfait non plus 😉) et personne ne refusera un chien chapardeur, collant, dynamique, vocalisateur etc. Mais l’excès ne peut être accepté dans un lieu où chacun doit pouvoir se trouver à l’aise et détendu.

Sincérité et confiance sont de rigueur

Alors, s’il vous plaît, propriétaires de chiens, ne cachez pas les difficultés que vous rencontrez avec votre animal.

La pension familiale repose sur la confiance réciproque pensionneur-propriétaires.

La victime des demi-vérités, mensonges ou « omissions » d’informations, ce sera votre chien 😪

Et la contradiction saute aux yeux : alors que vous vouliez le meilleur pour lui et que c’est pour cela que vous avez choisi une pension familiale, vous le condamnez à passer un séjour triste et difficile.

Si votre chien présente des comportements qui ne le rende pas capable de vivre en groupe de façon équilibrée, ce n’est pas le mode de garde qu’il faut choisir.

  • La pension classique sera alors peut-être plus adaptée. Il en existe qui sont très bien conçues et où le chien et ses besoins sont respectés. Ne vous butez pas sur l’hébergement en box mais étudiez ce qui est proposé à votre animal, les journées-types, la présence ou non de vraies balades, etc.
  • Vous pouvez également faire appel à une pension éducative. Il en existe qui font pension familiale en même temps. Mais renseignez-vous bien sur les méthodes d’éducation employées (jamais de coercitif !).
  • Vous pouvez améliorer les comportements de votre chien en faisant appel à un professionnel canin qui vous aidera à faciliter l’insertion de votre animal dans une structure familiale
  • Enfin, vous pouvez peut-être changer vos projets et vous organiser pour emmener votre chien avec vous.

En cas d’incertitude, vous pouvez programmer une journée d’essai dans la pension familiale que vous envisagez. Cela permettra de s’assurer que toutes les conditions seront bien remplies pour un séjour heureux et joyeux de votre animal.

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